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L'atteinte à la sécurité des femmes, au coeur de la prostitution - Solution: décriminaliser les femmes, criminaliser la demande

Anonyme, Thursday, June 16, 2011 - 16:11

Coalition des femmes pour l’abolition de la prostitution

Dans la cause Beford c. Canada, la Coalition et les femmes qu'elle représente (femmes autochtones, femmes racisées, femmes en prison, femmes ayant été prostituées ou l’étant encore, femmes agressées sexuellement, femmes battues, femmes vivant la pauvreté, etc.)trouvent illogique et contraire aux principes de justice fondamentale de décriminaliser les hommes qui exploitent la prostitution d’autrui, sous prétexte de protéger ces femmes contre ces mêmes hommes.

Toronto, le 16 juin 2011 - La Coalition des femmes pour l’abolition de la prostitution, composée de 7 groupes nationaux et régionaux de femmes répartis à travers le Canada, a dit, aujourd’hui, à la Cour d’appel de l’Ontario :

• Que la Charte canadienne des droits et libertés, interprétée en conformité avec les obligations internationales du Canada, requiert l’adoption d’une criminalisation asymétrique de la prostitution;

• Que la criminalisation des personnes prostituées les punit pour leur propre exploitation par les clients et les proxénètes et qu’elle est donc une mesure inconstitutionnelle;

• Que lorsque la criminalisation est dirigée contre les activités des proxénètes, des tenanciers de bordels, des clients et de tous ceux qui vivent des fruits et exploitent la prostitution d’autrui, elle ne porte pas atteinte aux droits constitutionnels des personnes prostituées. Au contraire, cette criminalisation renforce leurs droits constitutionnels à l’égalité et à la sécurité, puisqu’elle vise à empêcher que des personnes ne profitent de leur exploitation sexuelle.

Pour la Coalition et les femmes que nous représentons (femmes autochtones, femmes racisées, femmes en prison, femmes ayant été prostituées ou l’étant encore, femmes agressées sexuellement, femmes battues, femmes vivant la pauvreté, etc.), il est illogique et contraire aux principes de justice fondamentale de décriminaliser les hommes qui exploitent la prostitution d’autrui en ayant ainsi la prétention de protéger les femmes prostituées contre ces mêmes hommes.

Il existe de profondes similitudes quant aux inégalités que vivent les femmes dans la prostitution et, au premier chef de ce vécu, figure l’inégalité entre les femmes et les hommes. La Coalition regroupant des groupes engagés depuis longtemps dans l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes partout au Canada, affirme que la Cour de première instance a ainsi erré en omettant de prendre en compte la violence inhérente à la prostitution, la surreprésentation des femmes autochtones dans la prostitution et les liens existant entre la prostitution domestique (interne) et la traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle tant au niveau national qu’international. Tout comme rien dans ce qui a été présenté à la Cour ne lui permet de présenter les bordels comme des lieux sécuritaires pour les femmes par opposition à la prostitution de rue.

Les femmes que nous représentons, dont celles qui ont été dans l’industrie du sexe, disent qu’il n’est pas possible de séparer la prostitution juvénile de la prostitution adulte tout comme il n’est pas possible de faire une distinction claire entre les hommes qui exploitent et ceux qui «protègeraient» les femmes dans la prostitution.

La Coalition demande donc à la Cour de reconnaître que dans le présent contexte d’inégalité systémique entre les femmes et les hommes, personne n’a le droit constitutionnel d’acheter et de vendre le corps des femmes à des fins d’exploitation sexuelle. Nous rejetons le statu quo tout comme nous rejetons la décriminalisation totale de la prostitution et sa légalisation. L’État a la responsabilité d’assurer la sécurité des femmes dans la prostitution en les décriminalisant et de voir à la sécurité de toutes les femmes et les filles en s’attaquant à la demande de prostitution.

Membres de la Coalition :
1. ACCCACS - Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel
2. ACSEF - Association Canadienne des Sociétés Elizabeth Fry
3. AOcVF – Action ontarienne contre la violence faite aux femmes
4. CLES - Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle
5. NWAC - Association des femmes autochtones du Canada
6. RQCALACS - Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel
7. VRRWS – Vancouver Rape Relief and Women Shelter

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Contact Médias :
step...@lacles.org www.lacles.org

Hilla Kerner hil...@rapereliefshelter.bc.ca http://www.rapereliefshelter.bc.ca/globalresistance/Women%27s%20Coalitio...



Subject: 
Les effets pervers de la criminalisation des clients
Author: 
Nicole Nepton
Date: 
Thu, 2011-06-23 06:51

Ce que ces groupes de femmes préconisent, c'est le « modèle » dont le gouvernement suédois fait la promotion depuis une dizaine d'années alors que son efficacité n'a toujours pas été prouvée. C'est même un échec. Il y a 10 ans, j'entendais sa plus connue promotrice - Gunilla Ekberg - dire qu'il n'était pas nécessaire de demander aux prostituées ce qu'elles en pensent parce qu'il serait évident qu'elles n'ont plus de problèmes puisqu'elles ne sont plus criminalisées. 10 ans plus tard, le gouvernement suédois continue de se balancer de les consulter et de répandre sa compréhension stéréotypée et très mal informée de leurs réalités. En fait, le seul moyen d'être pour le « modèle suédois », c'est de ne pas tenir compte de ce qu'elles ont à dire sur ce qu'elles vivent. Il suffit d'affirmer que celles qui ne sont pas d'accord avec les féministes prohibitionnistes sont aliénées, incapables qu'elles seraient de prendre conscience de leur propre oppression, ou carrément complices de l'industrie du sexe. C'est tout un mouvement de défense des droits humains issu du terrain qui est ainsi balancé par-dessus bord. Bof?

Pour savoir ce qui se passe vraiment en Suède et comparer avec les résultats de la décriminalisation de la prostitution en Nouvelle-Zélande :
http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2011/06/les-effets-pervers-...

Pour une analyse féministe développée en traitant les travailleuses du sexe comme des égales plutôt que comme de pauvres victimes sans pouvoir ni cervelle fonctionnelle, je vous recommande la déclaration que l’Institut Simone de Beauvoir publiait en novembre 2010 pour affirmer son appui au jugement Himel ainsi qu'aux luttes du mouvement des travailleuses (rs) du sexe :
http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2010/11/declaration-de-lins...

L'Alliance Féministe Solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe, dont l'Institut fait partie, soutient aussi ce jugement et ces luttes :
http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2011/03/un-nouvel-acteur-so...
tout comme les Feminists Advocating for Rights and Equality for Sex Workers (FIRST) : http://www.firstadvocates.org


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